Would you hold it against me ? - (juliet)

UNE BELLE HISTOIRE

JULIET HASTINGS

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son père
Au début, je croyais avoir de la chance. Je pensais être comme tous les enfants, entourée d'un papa et d'une maman. Ce fut le cas pendant des années. J'ai grandi à côté d'eux. Ils n'ont jamais oublié de me souhaiter mon anniversaire, ou de me punir quand je faisais quelque chose de mal. Petite je boudais, mais en grandissant j'ai bien compris qu'ils faisaient ça pour mon bien. Malheureusement un jour comme beaucoup de couples mariés aux Etats-Unis, cela s'est terminé par une séparation. En terme légal par un divorce. Je crois que je devais avoir douze ans quelque chose comme ça. Et mon père est parti. Il n'a pas seulement quitté la maison, il est parti loin. En Angleterre selon les paroles de ma mère. Ma mère que je n'ai jamais vue aussi fragile qu'à cet instant. Comment surmonter quand celui que vous aimez s'en va à tout jamais ou très loin ? Je dois avouer, que j'ai beaucoup d'admiration pour elle. Le départ de mon paternel lui a brisé le cœur, mais ça aussi été un coup dur pour la paye. Effectivement, même si elle avait une assez bonne situation, cela faisait un salaire en moins. Puis elle a commencé à changer, à rencontrer un homme, puis deux et d'autres. Il y a eu un vrai défilé. Je ne veux pas la juger, mais je dois dire que ça me perturbait pas mal. Je ne comprenais pas pourquoi ma mère faisait tout ça. Je suppose qu'elle voulait retrouver l'amour, quelqu'un qui lui redonne confiance en elle. Sauf que sortir avec autant d'hommes, lui a fait perdre encore plus d'estime. Jusqu'au jour heureusement où elle a rencontré quelqu'un. Mon beau-père, avec qui je ne me suis jamais trop entendue, pourtant il rend ma mère heureuse alors je préfère ne rien dire. Cependant mon père me manquait terriblement, je pensais qu'il tenait à moi. Je savais qu'il était parti à Londres. J'ai mis plusieurs semaines, voir plusieurs mois avant de réussir à le joindre ; enfin si on peut dire. J'ai reçu une lettre quand j'avais environ seize ans. Quand j'ai vu l'adresse au dos de l'enveloppe, mon sang n'a fait qu'un tour. J'étais toute contente, excitée de voir qu'enfin mon père avait pris la peine de m'écrire. Mais finalement j'ai vite déchanté. Juliet, je sais qu'entre toi et moi c'est assez compliqué depuis plusieurs années. Tu me manques, cependant j'ai refait ma vie. J'ai une nouvelle femme, et une nouvelle famille. Personne n'a jamais entendu parler de toi, alors s'il te plait ne viens pas tout gâcher. Bonne chance pour la suite. Ton père. Voilà ce qui était écrit. Apprendre que l'on existe plus, que l'on est oublié. Je crois que c'est à cet instant que j'ai un peu changé. J'ai couché avec pas mal de mecs au lycée, je crois que je voulais qu'ils m'aiment. Je cherchais un amour masculin, même si en réalité je me trompais considérablement de route.

la rencontre
« En avant !! », voici ce que je hurlais dans ce gymnase. J'ai toujours vécu à Rosewood, et j'aime cette ville. Au lycée déjà je voulais la soutenir. Et j'aimais me faire remarquer, j'aimais qu'on me regarde, qu'on m'admire, et qu'on me déteste. J'étais une peste, j'étais cheerleader, j'étais même la capitaine. Je n'aimais pas vraiment ce que j'étais à cette époque là. J'étais superficielle et assez égoïste. J'ai fais la misère à de nombreuses filles, que je jugeais pas assez bien pour faire partie de la bande des filles avec lesquelles je menais la danse. Car oui, je menais la danse. Je plaisais à beaucoup de garçons et j'en profitais, je l'avoue. J'aimais qu'ils me trouvent belle et qu'ils soient plein d'attention pour attirer mes bonnes grasses. Il faut dire aussi, qu'être vu avec moi au lycée, donnait des ailes, et des points de popularité. Mais aucun de ces garçons ne m'aimait vraiment. Ils n'ont jamais appris à me connaître. Ils me voyaient comme la cruche du lycée, qui agite ses pompons et trop facile à mettre dans son lit et c'était vrai. Je n'aimais pas ça, mais je restais figée sur l'image que les autres avaient de moi, au lieu d'essayer de prouver que j'étais quelqu'un de bien. Heureusement, j'avais Ruthie, ma meilleure amie, qui contrairement à moi, bien que très populaire aussi avait les pieds sur terre, elle était plus posée, moins extravagante, moins peste. Elle était mieux que moi, je trouvais. Mais elle me soutenait dans tout ce que je faisais. Et aujourd'hui on est toujours aussi amies, ce que j'apprécie vraiment. Puis lors de ma dernière année de lycée, je me faisais inviter aux fêtes étudiantes de Rosewood, il n'y avait pas que des étudiants, y avait du monde, des jeunes divers. Puis un jour chez un ami, étudiant il s'est passé quelque chose, qui a changé ma vie. Ma rencontre avec Kane. Je me souviens de ce regard qu'il avait vers moi, dans les miens. On s'est beaucoup regardé au début de la soirée, puis par hasard, enfin presque je me suis retrouvée assise sur le canapé à côté de lui. Mais j'étais assez timide, ce qui ne m'arrivait jamais habituellement avec les garçons. Nos regards ne déviaient pas, je ne voyais plus ce qu'il y avait autour de moi. Heureusement il était moins timide que moi. Mais quel mec quoi. Juste trop sexy, rebelle, et adorable, je trouvais personnellement. Mais rien qu'en rentrant dans la pièce je l'ai vu, et j'ai su qu'il aurait une place importante dans ma vie. Sans doute la plus importante. Je l'ai vu et je suis tombée amoureuse direct. Tu t'appelles comment ? me demanda-t'il en me regardant encore, d'ailleurs je fondais littéralement. Juliet, répondis-je simplement en lui souriant légèrement. Enchanté, je suis Kane. Et c'est parti comme ça, on est resté assis ici un moment à parler, à faire connaissance. Même s'il n'a pas fallu très longtemps pour qu'on s'éclipse, mais on ne s'est plus quitté. Il me regardait d'une façon, dont aucun mec ne m'avait regardé avant. Il me voyait vraiment.

londres
Ce fut la meilleure période de ma vie. Bon on a deux gros caractères. On se chamaillait souvent, mais jamais rien de grave, on se réconciliait toujours, et quelles réconciliations ... Mais aussi il faut dire que moi je suis assez jalouse. Mais je ne le fais pas exprès, c'est juste que je ne supporte que des filles le touche. Puis même s'il me le reproche parfois, il fait exactement la même chose. Puis lui avait pas mal de problèmes avec des mecs pas très nets, de la drogue, des trafics d'armes, enfin beaucoup de choses. Qui lui ont valu quelques tours en prison. Mais jamais je l'aurais quitté, je l'aimais trop. Mais c'est vrai que ça m'a attiré pas mal d'ennuis. Les mecs qui voulaient le faire chanter par exemple, savaient que j'étais son point faible, du coup ils s'en prenaient parfois à moi, ce qui le rendait assez fou, je me souviens. Mais lui et moi, tout le monde sait que c'était vraiment fort. Parfois des personnes ont essayé de nous séparer, mais n'ont jamais réussi. De toutes façons les personnes se mettant entre nous, nous mettant dans les roues, et bien ce sont eux qui finissent par souffrir. Malheureusement j'avais tendance à me mêler de ses histoires. J'étais un peu sa Bonnie. Mais un jour ça s'est retourné contre moi. J'ai toujours eu le chic pour m'attirer des ennuis. Alors qu'il avait pas mal de dettes suite à des paris, assez illégaux, j'ai du partir. C'est pour te protéger que je dois partir, tu le sais. Et aussi pour me protéger moi. Il fit oui de la tête. Bien que je le sentais désarçonné à l'idée de me laisser partir il savait très bien que c'était la meilleure chose à faire pour tous les deux. En partant, je faisais ce qu'il le faisait le plus payer, que ses ennemis considéraient comme égal. Je repense parfois à ce moment dans l'aéroport. Je ne pouvais pas partir, j'étais en larme accrochée à son cou. Je sentais son étreinte se serrer autour de moi. Je sentais que ça lui faisait mal, comme à moi. De me voir effondrée n'arrangeait pas les choses. Je veux pas partir, lui murmurais-je doucement. Il ne répondait pas. Mes copines Elsa, Ruthie, Meave et Sam étaient là aussi pour me dire au revoir, avec mon meilleur ami Davon, qui en voulait terriblement à Kane, je me souviens, mais il est venu pour moi. C'était horrible. Pas que je les ignorais mais le plus difficile était de le quitter lui, et elles le comprenaient. Enfin j'arrivais difficilement à sortir de son emprise. Souriant aux filles, les larmes aux yeux. J'allais les embrasser, avant de partir seule prendre mon avion. J'étais assise dans mon fauteuil, regardant par le hublot. Pendant à ce que je laissais derrière moi. L'avion n'avait pas encore décollé que j'appelais Kane. C'est trop dur, si je pars tu vas m'oublier. J'entendis Kane rire, assez nerveusement je crois. Tu dis n'importe quoi, tu sais que ça n'arrivera jamais. Alors fais ce qu'il faut, et quand tout sera calmé, tu me retrouveras, si toi tu ne m'as pas oublié. D'accord, mais ne m'attends pas, sois heureux, je t'aime. Je n'attendais pas qu'il réponde et raccrochais directement. Je venais de rompre. Ce n'était pas prévu, mais je trouvais que c'était plus juste envers lui, même si ça me rendait folle de l'imaginer avec une autre. Une fois à Londres, j'ai trouvé un boulot de serveuse, et ai fait ma vie comme je le pouvais. Essayant de reprendre contact avec mon père sans succès.

le retour
C'était il y a moins d'un an, huit mois il me semble environ. Je n'avais plus de nouvelle de Kane. Je pensais qu'il avait refait sa vie. Je prenais de ses nouvelles pourtant via les copines. Notamment Sam, avec qui je suis beaucoup restée en contact, et qui faisait tout pour que je revienne. Je refusais, jusqu'à ce qu'elle m'apprenne la disparition d'Elsa. Je suis donc revenue, il y a quelques semaines. Je pensais ne rester que quelques jours et finalement l'amour de Rosewood m'a rappelé ! Puis, il y a eu une grande fête. Chez des amis, dans une grande villa près du lac. Il y avait beaucoup de monde, je ne connaissais pas toutes ces personnes. Évidemment, il y avait celui dont on ne doit pas prononcer le nom. Chacun de notre côté bien sur. Il était avec une fille, un blonde, je ne veux même pas savoir son prénom. Vu comme elle le collait. Oui ça avait tendance à m'énerver. Elle était tellement pitoyable cette fille. Moi jalouse ? Jamais. Moi je suis venue avec des amis, en groupe, il y avait Sam, les filles et Davon. Avec qui c'était ambigu. On s'était embrassé quelques jours plus tôt, on ne savait pas trop si on devait continuer dans cette voie ou pas, mais pour ne pas créer le malaise nous avons décidé de continuer à nous voir. Parfois avec Kane et moi, on se regardait, mais on restait assez loin l'un de l'autre. Enfin moi je regardais sa grue et lui regardait Davon. Plus tard dans la soirée, je discutais avec d'autres personnes éloignées de mon petit groupe. Je dansais avec un mec qui était là, et qui avait l'air sympa. Il avait aussi un peu picolé. Il commençait à se coller à moi, à me toucher. Je le repoussais, mais il insistait beaucoup. Et je ne sais même pas comment il est arrivé devant moi tellement ce fut rapide. je vis d'un coup le mec par terre. Et Kane à côté de moi, qui me regardait avant de partir. J'étais étonnée, en fait non pas trop. Il vient toujours me sauver. Mais je ne savais pas qu'il le ferait encore après tout ce temps. Je ne pu m'empêcher de le suivre, sous le regard approbateur de Ruthie et Sam, qui comme à leur habitude nous surveille. Il montait à l'étage, il était dans une chambre. Je ne savais pas ce qu'il faisait là tout seul. Je fermai la porte derrière moi. Il y a des mois que je ne me suis pas retrouvée seule avec lui comme ça, c'était à la fois bizarre, évident. Dur à expliquer. Pourquoi t'as fait ça ? Vieux réflexe me répondit-il, en me regardant furtivement. J'espérais qu'il soit jaloux. C'était peut être le cas. J'étais appuyée contre la porte que j'avais fermée. Discrètement je fermai le verrou. Il était assit sur le lit. Je réfléchissais trop, avant de suivre mon instinct. C'est à dire de lui sauter dessus. Et de l'embrasser avec une vraie passion. Comme si j'évacuais le manque de lui depuis des mois. À quoi tu joues Juliet, tu ne devrais pas faire ça ... me disait-il, paradoxalement en passant ses bras autour de moi, son front collé au mien. Il m'embrassa à son tour, et je vous laisse imaginer la suite. Pas un mot; que des gestes tendres, comme avant. Même si c'était encore plus intense, une nouvelle première fois entre nous. Nos lèvres ne se décollaient pas. Au petit matin, à l'aube nous nous sommes réveillés, à la fois heureux, et confus, presque gênés. Je me sentais tellement bien près de lui malgré tout. Nous avons décidé de partir chacun de notre côté. Je crois qu'il voit cette nuit comme une bêtise, alors que j'ai bien senti, que c'était fort. Pas seulement physique, il me regardait comme avant ... Puis je vis Davon deux jours après, il m'embrassa lui aussi puis se recula. Il sentit que j'étais différente. Il soupira. Je savais que ça finirait comme ça ... il est de retour c'est ça ? J'ignorais comment il avait vu ça, je n'avouais rien, restais silencieuse. Je me sentais mal, je lui faisais de la peine, ce qui m'en faisait évidemment. Je suis désolée. Moi aussi. Je crois qu'il m'en veut, et je le comprends, j'espère que ça passera, et qu'on restera quand même ami. Je connais cette déception.

l'évènement
Le test est positif, vous êtes bel et bien enceinte. J'étais assise sur le lit, dans une chambre aux couleurs bleus pastels. Une femme, en blouse blanche, tenait un bloc note dans ses mains et m'annonça alors que j'étais enceinte. Je ne voulais pas le croire, ce n'était pas prévu. Je suis une fille, qui aime que les choses soient carrées, prévues, que j'ai le temps de me faire aux idées et de m'organiser. Et là, on m'annonce ça comme ça, et je suis perdue. Ma première réaction fut le silence. Je m'en doutais depuis quelques jours. J'étais mal, j'avais des nausées et du retard sur mes règles. J'ai fait un test, acheté en pharmacie, qui m'avait indiqué que c'était positif. Mais je refusais de croire ce petit bout de plastique, je préférais avoir une vraie confirmation, et mon sang m'a prouvée ce que je ne voulais pas. Une partie de moi disait que c'était merveilleux, et l'autre me disait que ce n'était pas une bonne chose, que ça allait être difficile. Je rentrai chez moi, je m'allongeait sur mon lit, les yeux aux plafonds, je voulais me reposer. Cette nouvelle m'avait secouée. Je ne veux le dire à personne, si quelqu'un me voit malade, je pourrai prétexter une gastro ou un gros rhum mais il y a bien un moment où mon coeur va changer, et où tout le monde le saura, malheureusement. J'ai vraiment peur de ce qui pourrait arriver maintenant. Qu'est ce que tu as en ce moment ? me lança Ruthie, d'un air sérieux. J'avais envie d'organiser une soirée entre filles pour oublier mes soucis, et les nouvelles de ces derniers jours. J'étais donc à l'appart, avec elle, et les copines. Et là Ruthie me rappela en pleine face, ce que je me forçais à cacher de toutes mes forces. Mais rien du tout ... Vous voulez du gâteau au chocolat ? dis-je rapidement pour changer de conversation. Et par chance ça marcha, elles ne me posaient plus de questions, mais je les voyais toutes les trois entrain de m'observer, de scruter mes émotions et mon visage pour savoir ce que je dissimulais.

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