once upon a time + tate

La jeune femme traverse la rue deux milkshake entre les mains. Elle se positionne de profil afin d'ouvrir la porte avec son coude. Sans succès. Elle grogne. Elle aurait du rentrer, poser ses affaires et redescendre acheter des fichus milkshake. Mais non, sa flemme intemporel lui a soufflé le contraire. "Besoin d'aide ?" fait une voix derrière elle. Sam se retourne et tombe nez à nez avec sa voisine. Merci le karma, pour une fois que tu es de son coté. "Ça serait gentil oui" répond-t-elle avec un grand sourire. Elle n'a qu'une envie : rentrer chez elle et se laisser tomber sur le canapé. Sa voisine ouvre la porte, permettant à Sam d'entrer. La présentatrice télé la remercie silencieusement avant de monter les deux étages à pieds. Non, la brune ne prend pas l’ascenseur. Jamais. Elle est claustrophobe. Elle arrive en haut à bout de souffle. Il faut qu'elle pense à arrêter de fumer. Elle se dit ça tous les soirs et pourtant, dès qu'elle rentre, elle s'assoit sur son balcon pour en griller une. Aucune volonté. Sam tourne la poignée de sa porte d'entrée. Elle dépose les deux milkshake sur le bord de meuble afin de retirer sa veste et ses chaussures. Elle récupère les deux boissons et se dirige dans le salon. Vide. Étrange. Tate est toujours là, affalé sur le canapé quand elle rentre. Son coeur se serre. Et s'il avait appris sa bêtise ? Et s'il était partit. "Tate !" hurle la jeune fille tout en déposant les milkshakes sur la table basse du salon.

Plus les jours passent, plus son envie d’aller de l’avant n’est qu’un pâle souvenir, tout comme sa joie de vivre. Avant il était le premier à rire et à continuer de vivre comme si les malchances de la vie ne l’atteignent pas. Il était si heureux auprès de son aimée mais depuis un certain tout s’est envolé. Il est simplement vidé de tout courage, rentrant dans une sorte de crise de la trentaine. Il passe ses journées devant la télé prenant à peine soin de lui, des miracles font qu’il pose un pied dehors car après tout son tempérament lui empêche de rester trop longtemps enfermer. Il marche quelques minutes quelque fois plus, pas tous les jours mais assez fréquemment. Puis il s’enfonce dans le canapé, avalant un de ses sandwichs premier prix et au gout chimique. Il ne laissait tout de même pas un ouragan de déchets derrière lui mais, il ne faisait rien de ses journées. Complètement blasé de tout, même l’envie de manger lui passait. Il restait là à fixer la télé, à regarder des matchs, des films, des jeux vidéo. Depuis quelques semaines Sam le retrouvait chaque jour à la même place, il la regardait et lui souriait sans justifier la raison pourquoi il ne bougeait presque plus. Il ne prend parfois plus la peine d’articuler une réponse pour se faire pardonner, plus elle s’énerve contre lui plus il se renferme, plus elle s’éloigne de lui plus cela le détruit. Ce phénomène est inexplicable, il ne fait rien pour se faire comprendre non par fierté mais s’est simple sa façon à lui de gérer le mal être qu’il ressent. Impassible, froid et caustique tout le contraire de ce qu’il est habituellement.

Cette journée n’échappe pas à la règle, voilà biens des heures qu’il est devant l’écran de télévision, à ne rien faire. C’est peut-être dû à cette coupure de réception des chaines tv, à la voisine qui vient toquer chez lui en l’informant qu’il y avait des travaux pour expliquer ce problème, qu’il enfila sa veste et mit enfin le nez dehors après plusieurs jours s’en l’avoir fait. Étonnamment, il reste bien plus longtemps que de simples minutes. Sachant qu’il resterait à fixer un écran noir toute la journée, désormais il n’avait plus qu’un choix réfléchir à ce qui pourrait faire sourire sa belle. C’est avec cette idée qu’il s’avance dans les rues, alors qu’il semble retrouver une certaine motivation. D’un coup d’un seul il a eu cette chute d’humeur, qu’il s’est assis au parc d’un air désintéressé de toute vie. Il regarde les enfants joués au ballon, les jeunes couples allongés dans l’herbe, les vieilles dames assissent sur un banc papotant et nourrissant les canards. A regarder la vie ainsi il devrait ressentir quelque chose ? Une certaine envie de continuer ? Mais rien n’apparut dans son esprit, il était simplement à pleine dépression. Lui qui n’a jamais fait sa crise d’adolescence, des coups de mous il fallait bien qu’il tombe de son nuage. Il s’est adossé contre le banc levant sa tête et ses prunelles azure fixent alors un point fixe dans le ciel, il se sent vide. Pourtant il a Sam, elle est là toujours auprès de lui, elle aurait pu cent fois le quitter mais elle était toujours là. A cette idée il soupire et baisse la tête, il finit par se réfugier dans le petit appartement, il cogitait bien moins devant un écran de télé ou d’ordinateur. Au lieu de s’affaler dans le canapé, sans quitter sa veste, il s’échoue dans leur lit. Il ferme les yeux détestant impérativement de se sentir si vide et inutile. « Tate ! » Il entend la voix de sa belle crier son nom, il ouvre un œil. A peine qu’elle est crier son nom il se trouve devant elle avec un léger sourire. « J’étais juste à côté. » dit il en se frottant les yeux, il constate alors qu’il est toujours vêtu de sa veste mais s’en soucie guère. « Ca va ? » articule t’il en posant ses lèvres sur son front, ce n’était pas une question anodine, il sentait simplement une certaine anxiété, une crainte alors il trouvait utile de posé cette question.
Les joues du brun sont à peine plus chaudes que celle de la brune prouvant ainsi qu’il était sorti il y a peu de temps. « Qu’est-ce que tu nous amenés de bon ? » oui parfois Tate retrouvait sa loquacité et son léger sourire qui le rajeunit. Il se décolle alors d’elle en laissant glisser l’une de ses mains sur son corps.

La brune pense faire un arrêt cardiaque lorsqu'elle trouve le salon vide. La peur c'est emparé entièrement de son corps. Dans sa tête Tate est partit. Il a appris sa grosse bêtise et il l'a laissé tomber. Elle le comprendrait. Elle a été idiote de faire une chose pareille. Elle s'en veut. Et elle se rend compte en même temps qu'elle l'aime trop pour le laisser partir. Merde, c'était tellement plus simple quand Milo avait quitté sa vie. Puis en deux secondes, Tate se retrouve devant elle. Ascenseur émotionnel. A cet instant elle sent tout son corps se relâcher. Elle est terriblement soulagée de le savoir près d'elle. Il dépose ses lèvres sur son front et elle sent sa peur s'envoler. C'est fou l'effet qu'il lui fait. Certes en ce moment tout n'est pas rose entre les deux amoureux. Le Tate plein de vie, d'ambition, lui manque affreusement. La brune passe ses mains sur ses joues avant de les accrocher autour de son cou. Elle dépose délicatement ses lèvres sur les siennes. "Ca va mieux maintenant. Longue journée au boulot" se contente-t-elle de dire. Elle ne peut pas lui dire qu'elle a encore parcours tout le studio trois fois avant le direct pour éviter Milo. Il se poserait des questions. Son regard se porte sur les boissons qui se trouvent sur la table basse. "Des milkshake à la vanille. Je pensais que ça te ferais plaisir." dit-elle sans pour autant se détacher du jeune homme. Elle l'embrasse sur le bout du nez avant d'attraper les boissons et de se diriger vers le balcon. Il ne fait pas très chaud mais le soleil brille, autant en profiter. La brune s'assoit sur l'une des deux chaises. Elle attend que Tate en fasse de même pour lui tendre son milkshake. "Tu as fais quelque chose aujourd'hui ?" Intérieurement elle espère qu'il lui dira qu'il a chercher du boulot. Elle sait qu'il n'y a que comme ça, que son Tate ira mieux. Rester à ne rien faire ne lui ressemble pas.

Il est là devant elle avec un léger sourire, pour une fois qu’elle le voit debout et non affalé sur le canapé. Il lui demande si elle se sent bien car il remarque un petit quelque chose qui semble paniqué sa fiancée, la rendre un peu plus différente. Peut-être est-ce dû à cet éloignement, ils ne sont plus aussi proche qu’avant c’est une certitude. Sentir les lèvres de son aimée sur les siennes le fait sourire et lorsqu’elle lui répond qu’elle à eu une longue journée de travail, il la croit et ne cherche pas à plus approfondir la question. Il se rend alors compte que Sam a été rempli d’une légère intention en ramenant ces deux milkshakes, il sourit en constatant qu’il n’avait pas mangé depuis qu’il avait ouvert les yeux. « Ta pensée est juste. Merci » dit-il simplement en posant ses prunelles dans les siennes, il se dit alors qu’il ne serait rien si elle n’était pas là, elle est toujours là à essayer de le motiver malgré qu’elle hausse le ton quelques fois. Elle quitte ses bras, il la regarde alors s’éloigner pensant au fait qu’elle devait vraiment l’aimer pour rester avec un type comme lui. Il finit alors par la rejoindre, en attrapant le milkshake qu’elle lui tend. Il s’assoit en face de lui, lui autorisant qu’elle pose ses jambes sur les siennes. "Tu as faits quelque chose aujourd'hui ?" elle lui pose cette redoutable question auquel il a l’habitude que de répondre d’un haussement d’épaule, chose qu’il fit instinctivement. Cependant il avait le choix de lui mentir pour la voir sourire ou de lui dire qu’il est resté dehors à ne rien faire. « Rien de particulier. » dit sans développer, il commence à entamer son milkshake, puis se dit au fond qu’un petit mensonge ne pourrait que la faire sourire. « Hormis arpenter les rues, j’en ai profité pour regarder quelques annonces pour un job...sans grande réussite» il lui sourit, il ment juste pour lui faire plaisir et qu’elle ne cesse pas de l’aimer car il ne fait plus rien. « Tu veux qu’on sorte ce soir ? » des soirées où ils sortaient tous les deux se faisait rare depuis ces dernier temps alors que lui n’a plus rien à faire, avant qu’ils ne sortaient c’était compréhensible il était de service mais désormais plus rien ne le retient.

Sam se sentait bien. Dehors, sur leur balcon, en compagnie de son fiancé. Elle avait passé ses jambes sur les siennes, se rapprochant un peu plus de lui. Tandis que le brun lui explique sa journée la demoiselle sirote son milkshake. Sam sourit lorsqu'il lui dit qu'il est sortit. C'est déjà une bonne amélioration. Cela fait des semaines qu'elle n'a pas entendu ça. Mais la chose la plus surprenante vient ensuite. Tate a chercher du boulot. Certes, son essaie n'a pas été concluant, mais Sam se réjouit. Enfin, il compte prendre les choses en main. Enfin, il tente de renverser la situation. La brune dépose un baiser tendre sur sa joue. "Je suis fière de toi. Tu vas trouver du boulot Tate, je le sais. T'es doué, t'es gentil, t'es minutieux. Et je ne le dis pas seulement parce que t'es mon fiancé" termine-t-elle. La présentatrice croit sincèrement en lui. Elle l'a toujours fait et elle le fera toujours. Tate est quelqu'un d'extraordinaire, qui ne voudrait pas de lui dans son entreprise ? Sam aurait pu lui proposer un poste au studio. Elle n'avait qu'à faire les yeux doux à son chef. Mais elle ne voulait pas. Premièrement Tate serait en colère qu'elle lui force la main. Deuxièmement elle ne se voyait pas travailler avec son fiancé. Et dernièrement, elle ne voulait absolument pas que Tate et Milo se croisent. La brune avale une nouvelle gorgée de son milkshake lorsqu'une goutte lui tombe sur la joue. Elle lève la tête vers le ciel. Il est sombre et menaçant. Elle n'a même pas le temps de finir sa pensée qu'une forte averse leur tombe dessus. Les deux fiancés se redressent vite et rentre en vitesse dans leur appartement. Sam éclate de rire. Elle est restée trois secondes sous la pluie mais elle est déjà trempée. Elle secoue ses cheveux en riant encore. Elle ne sait pas pourquoi elle rit. Il n'y a rien de drôle pourtant. Mais c'est plus fort qu'elle. La brune retire son tee-shirt qui commence à lui coller à la peau. Elle n'aime vraiment pas cette sensation. Puis après avoir retrouvé son calme, elle se tourne vers son fiancé. "Oui je veux faire quelque chose ce soir. Restaurant et cinéma ?" demande-t-elle avec un grand sourire. Cela fait tellement longtemps qu'ils n'ont plus passé une soirée en amoureux.